Mohamed Rouicha:

Issu d'une famille modeste, il quitte l'école « Dyour Chiouks » de Khénifra à l'âge de 11 ans. Il commence à jouer à Loutar en 1964, notamment dans des cercles traditionnels de musiciens. La même année, Rouicha se lance dans l'interprétation de la chanson traditionnelle berbère et produit déjà un premier disque en collaboration de la chaîne marocaine RTV1.  Mohamed Rouicha qui pose sa voix de manière chaleureuse, obtient progressivement une renommée dans son pays grâce à des titres tels que Ya lehbiba, bini w'binek darou lehdouden en Tamazight et arabe.  Les thèmes des textes de Rouicha évoquent dans un style populaire purement traditionnel, l'amour, la nature, la justice (que ce soit dans le monde profane ou religieux), la politique, la vie et la mort.  En 2004, il se produit avec ses musiciens dans les ruines romaines de Volubilis dans le cadre du Festival de Fès des musiques sacrées du monde  En juillet 2010, il est invité à chanter pour inaugurer le festival des Gorges de Tinghir qui a eu lieu le 28, 29 et 30 juillet dans la commune de Tinghir. Un rendez-vous qui lui tient très à cœur dans la mesure où sa mère est originaire de cette commune de plusieurs dizaines de milliers d'habitants. En effet, avant même de commencer à jouer à Loutar, il n'oublie surtout pas de le rappeler avec cette phrase : « mimiss n'moulay Lahcen, mimiss n'lala Aicha iliss n'moulay Hanafi oult tdoght. », littéralement traduit : « Fils de Moulay Lahcen, fils de Lala Aicha fille de Moulay Hanafi originaire de Toudgha. », une phrase qui rappelle que l'artiste ne fait que revenir aux sources pour jouer dans la région dont sa mère est originaire, à savoir la vallée du Toudra2.  Après une carrière de près de 50 ans, Mohamed Rouicha est décédé, le mardi 17 janvier 2012 à la suite d'une détérioration fulgurante de son état de santé le matin de ce même jour et a succombé avant même son arrivée à l'hôpital.

Rais Belaïd:

Belaid est un poète marocain de culture berbère chleuh.  Originaire d'un village de la région de Tiznit (Anou N Addou des Ida Oubaaqil), tôt orphelin, il doit exercer plusieurs métiers afin de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Belaïd s'installe au Tazeroualt où il s'initie à la poésie et la musique berbères. Il acquiert un grand prestige avec sa troupe de troubadours chez les Berbères et les Aït Souss en particulier.  Il fut par la suite le premier Raïs : Poète chanteur chleuh à enregistrer un disque, chez Pathé Marconi à Paris, en 1937.  Il est, de nos jours encore, connu et respecté dans la communauté chleuh.

Amour Abdenour :

C'est vers la fin des années 50 qu'Amour Abdenour s’intéresse à la musique, encore enfant, il commence à écouter les chansons passant à la radio et s'initie à la flûte, la darbouka et enfin la guitare dès l'âge de 11 ans. En 1964, il intègre la JFLN (d'El Flaye), une association culturelle locale dirigée par Mahmoud Lassouani, ce qui sera pour lui une occasion d’élargir son horizon dans le domaine de la chanson, notamment en participant à des fêtes organisées par les membres de ladite association alors qu'il vivait chez ses grands-parents dans son village natal. En 1968, il rejoint ses parents déjà installés à Alger; un an après il compose sa première chanson intitulée " Yeǧǧa-tt" (Laissée seule), et passe pour la première fois à la radio en 1970. Pris par ses études à Mostaganem et son service militaire, Amour Abdenour attendra la fin des années 70 pour effectuer ses premiers enregistrements, à savoir pour les titres "D lεid" et " I gettεeddayen" chez Mahboub Bati, avant de se lancer dans une carrière artistique assez riche notamment en termes de production d'albums studio. Parallèlement à la chanson, il a exercé le métier de géomètre jusqu’en 1995, et depuis, il s’est consacré totalement à la chanson.

Hussein Aït Jimhi :

Né le 1er janvier 1951 à Douar Zrit Jamâat Aghbar (dwâr zrît jâmåä áġbâr) dans le Haut-Atlas, Hussein Aït Jimhi y est initié pendant sa jeunesse à la musique traditionnelle berbère.  Après son mariage, il s’installe en 1972 à Marrakech, où il participe à divers spectacles de musique et de danse berbère, en particulier sur la place Jâmå el-Fnâ’, et se fait connaître sous le nom d’artiste Raïs Hussein Taskiwine (eł-raîs el-ḥusayn taskiwîn).  Restant en contact avec les maîtres de l’art traditionnel, il enseigne également la pratique du târa (طارَ = ṭâra), une sorte de tambour sur cadre équipé de cinq cymbalettes métalliques.  Il a participé à plusieurs festivals de spectacles traditionnels : Festival National des Arts Populaires de Marrakech (2006 et 2007), 2e Festival du Théâtre Professionnel Amazigh de Casablanca (2007), Festival des Musiques et Rythmes du Monde de Rabat (2009), Festival de Casablanca (2010), etc.  Hussein Aït Jimhi est aujourd’hui président de l’Association des Maîtres d’Authentique Spectacle Berbère et du Patrimoine de la Place Jâmå el-Fnâ’.Son fils cadet Driss Aït Jimhi, dit Driss Ayour, est également musicien, chanteur et acteur.

Boubaker Anchad :

Boubaker Anchad ou Raïs Boubaker Anchad (en amazigh: ⵔⵔⴰⵢⵙ ⴱⵓⴱⴰⴽⵔ ⴰⵏⵛⵛⴰⴷ) est un poète de langue berbère traditionnel (Raïs) de la région de Souss au Maroc1. Boubaker Anchad serait né à la fin du 19ème siècle, à Inchaden dans la région d'Achtouken, d'où son nom Anchad.  Il est, avec Lhaj Belaïd, l'un des artistes les plus célèbres, qui ont marqué l'histoire récente de la chanson berbère du sud marocain. Sa grande contribution dans la poésie et la chanson amazighe, est confirmée par le nombre important des chanteurs et des groupes musicaux qui reprennent ses chansons jusqu'à nos jours.  Il meurt dans les années 1940.

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